Aujourd'hui, Clara, 23 ans, nous partage son témoignage de son arrêt de la pilule. Il date du 27 décembre 2019 mais à cette époque, elle venait d'arrêter la pilule. Cela faisait seulement 10 ans mois qu'elle la prenait. Pour autant, la pilule a impact dès le début de la prise. Dans ce témoignage, Clara nous parle de dépression liée à la prise de la pilule, d'errance pour trouver une pilule qui lui convient jusqu'à son arrêt.
Pourquoi avoir décidé d'arrêter la contraception hormonale ?
Je prenais depuis Avril 2019 (10 mois) la pilule Oedien. J’ai eu au début des infections urinaires, mais j’ai décidé de la continuer parce que ça faisait déjà beaucoup de pilules que j’essayais. Les infections avaient disparu mais au bout de 7-8 mois j'ai commencé à être vraiment déprimée, ce qui ne me ressemble pas du tout… j’avais des crises d’angoisse, sensation d’oppression, tachycardie, grosses insomnies et des moments où j’étais vraiment déprimée. J’ai alors pensé à la pilule parce qu’il n’y avait aucune raison pour que je sois dans cet état-là, état constant, pas qu’avant ou pendant mes règles. Je l’ai donc arrêtée depuis un peu plus de 3 semaines. Les effets sont moindres mais encore présents… Je me demande si certaines filles ont pris Oedien ou on eut les mêmes effets que moi avec une autre pilule ? Et est-ce que les effets mettent tout autant de temps à partir alors que je ne l’ai prise que 9 mois...
Clara
Parmi les effets secondaires de la pilule Oedien, on retrouve les troubles des règles, saignements entre les règles, seins douloureux, maux de tête, acné, douleurs abdominales, prise de poids. Certaines femmes ont également ressenti une augmentation de l'appétit, de la nervosité, des troubles du sommeil, une modification de la libido, des fourmillements, des troubles digestifs, des éruptions cutanées, de l'inflammation ou sécheresse vaginale ou encore une perte de poids.
Tous nos symptômes ne peuvent évidemment pas être mis sur le dos de la pilule. Il est cependant très intéressant de se poser des questions sur une potentielle corrélation. Lorsque tu as ce type de symptômes, parles-en avec ton médecin !
Pilule et dépression
Aujourd'hui, la science a mis en évidence une corrélation entre dépression et prise de la pilule. On ne sait encore exactement si la quantité d'hormones impacte sur le mental. Il manque encore d'études pour affirmer tout cela mais une hypothèse est bien présente.
Un article de Slate.fr parle de ce lien. Article très intéressant qu'on t'invite à lire. Dans celui-ci, les journalistes ont contacté Lisa Welling (psychologue à l’Université d’Oakland et spécialiste dans l’impact des hormones sur le comportement humain). Cette psychologue a remarqué que la prise d'une contraception hormonale pouvait également aider les femmes qui souffrent de trouble de l’humeur lié à leur cycle. Tout en rappelant qu'il ne faut pas écarter la corrélation entre dépression et prise d'hormones.
L'hypothèse actuelle est que la contraception hormonale ne serait pas un élément déclenchant mais plutôt, viendrait aggraver un terrain propice aux troubles de l'humeur.
Quelle nouvelle contraception à l'arrêt de la pilule ?
Aujourd’hui j’utilise les préservatifs car j’ai vécu et je vis mal cette dépression je veux alors faire une pause dans les hormones...
Les préservatifs ne sont pas une contraception "secondaire". En plus d'être le seul moyen de se protéger contre les IST, ils sont d'excellents contraceptifs. Alors, oui, nous avons bien conscience que de revenir aux préservatifs après des années à être habituée sans ce type de protection, cela peut être compliqué. Mais il existe un très grand choix de préservatifs : taille, texture, finesse, etc. Il existe même des préservatifs vegan. On t'invite également à tester le préservatif féminin ou encore le diaphragme/cap cervicale qui peuvent aussi être des alternatives à explorer. Combinés à la symptothermie, ils ne seront pas utilisés tout le cycle et maximiseront d'autant plus la contraception !
On t'invite également à découvrir toutes les autres contraceptions sans hormone disponibles sur le marché. Tu peux tester, revenir à une hormonale, essayer la symptothermie, etc.
Les débuts : Positifs et négatifs
Après l’avoir arrêtée, j’ai ressenti un mieux au niveau de mes humeurs et mon moral, même si tout n’est pas encore redevenu à la normale.
Il est normal qu'en arrêtant la pilule tu aies beaucoup d'espoir surtout lorsque tu vis des effets négatifs. En revanche, il faut garder en tête que 1/ Cela peut être plus long qu'espéré à revenir ; 2/ L'arrêt de la pilule n'est pas la solution à tous nos problèmes. Si seulement, c'était si simple.
Il peut en effet apaiser certains symptômes, mais il faut aussi accompagner son corps et comprendre nos maux. Ainsi, un accompagnement médical est essentiel.
J’ai retrouvé un peu d’acné. Mais je n’ai pas encore eu mon premier cycle après l’arrêt de la pilule.
L'acné n'est pas une fatalité à l'arrêt de la pilule. Elle peut apparaître, comme ne jamais se manifester. Cela dépend de chaque personne. Il est normal que ton corps se sente bousculé par tout ça ! Si tu veux mieux comprendre ce phénomène, on t'invite à télécharger notre guide acné qui va te permettre de mettre en place des petites astuces faciles pour limiter voire faire disparaître cette acné. Si tu souhaites créer une routine complète, l'ebook Soin de la peau est fait pour toi.

Une question qui revient tout le temps
[...] en moyenne, quand le corps arrive à se débarrasser des hormones et que les effets secondaires disparaissent ?
C'est l'une des questions que nous nous posons le plus à l'arrêt de la pilule. Et c'est normal, l'être humain déteste l'incertitude ! Il a besoin de tout rationaliser. Mais malheureusement, dans ce cas-ci, il n'y a pas de règle. Chaque personne est différente et va réagir différemment à l'arrêt de la pilule. Cependant, si après un an d'arrêt tu as toujours des symptômes, ce n'est pas lié à l'arrêt de la pilule en lui-même mais à un problème de fond. Dans ce cas, consulte ton médecin afin d'explorer toutes les possibilités et obtenir des réponses.
Sources :
- Les effets psychologiques mal compris de la pilule - Slate.fr
- Estrogen fluctuations, oral contraceptives and borderline personnalitéDeSoto MC, Geary DC, Hoard MK, Sheldon MS, Cooper L. Estrogen fluctuations, oral contraceptives and borderline personality. Psychoneuroendocrinology. 2003 Aug;28(6):751-66. doi: 10.1016/s0306-4530(02)00068-9. PMID: 12812862.
- Association of Hormonal Contraceptive Use With Reduced Levels of Depressive Symptoms: A National Study of Sexually Active Women in the United States de Katherine M. Keyes, Keely Cheslack-Postava, Carolyn Westhoff, Christine M. Heim, Michelle Haloossim, Kate Walsh, Karestan Koenen
- Skovlund CW, Mørch LS, Kessing LV, Lidegaard Ø. Association of Hormonal Contraception With Depression. JAMA Psychiatry. 2016;73(11):1154–1162. doi:10.1001/jamapsychiatry.2016.2387